L’aube est moins claire, l’air moins chaud, le ciel moins pur ; Le soir brumeux ternit les astres de l’azur.
Les longs jours sont passés ; les moins charmants finissent. Hélas ! Voici déjà les arbres qui jaunissent !
Comme le temps s’en va d’un pas précipité !Il semble que nos yeux, qu’éblouissait l’été, Ont à peine eu le temps de voir les feuilles vertes.
Pour qui vit comme moi les fenêtres ouvertes, L’automne est triste avec sa bise et son brouillard, Et l’été qui s’enfuit est un ami qui part.
Adieu, dit cette voix qui dans notre âme pleur, Adieu, ciel bleu ! Beau ciel qu’un souffle tiède effleure !
Voluptés du grand air, bruit d’ailes dans les bois, Promenades, ravins pleins de lointaines voix, Fleurs, bonheur innocent des âmes apaisées, Adieu, rayonnements !
Aubes ! Chansons ! Rosées !
Puis tout bas on ajoute : ô jours bénis et doux !
Hélas ! Vous reviendrez ! Me retrouverez-vous ?
Mot-clé - HUGO
L’aube est moins claire, Victor Hugo
Demain, dès l'aube, Victor Hugo
Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne, Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au-dehors, sans entendre aucun bruit, Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.