Je voudrais vous raconter une histoire.

Une dame est venue me voir après le décès de son fils, jeune adulte.

Elle et sa fille adolescente étaient dévastées par sa mort. Elles essayaient tant bien que mal de vivre malgré son absence et l’immense douleur qui les habitaient.

Un jour, elle m’explique qu’elle est souvent en conflit avec sa fille. Avec une adolescente et en vivant un tel drame, rien de bien étonnant ! Je lui propose de me raconter les scènes de conflit.

« C’est toujours la même chose ! Elle met à fond les musiques préférées de son frère ! Moi, ça me rend malade et quand je lui dis d’arrêter, elle ne m’écoute pas. Il faut que je me fâche et souvent je me mets à pleurer. Alors elle se fâche à son tour et m’interdit de pleurer, disant qu’elle n’en peut plus de me voir me complaire dans ma douleur. Mais je fais ce que je peux ! »

Comment les aider à mieux se comprendre ? Sa fille ne veut pas la faire souffrir, c'est certain. Je propose alors la CNV, communication non violente qui consiste à exprimer ses besoins et non ses frustrations :

- Identifier la raison, de manière factuelle : « quand tu écoutes les musiques qu’aimait tant ton frère… »

- Verbaliser le ressenti « cela me fait beaucoup de peine de les entendre car ça me rappelle sa mort. »

- Dire le besoin « j’aurais besoin que tu les écoutes moins fort, et/ou dans une autre pièce et/ou avec des écouteurs… »

- Solliciter l’avis de l’autre : « Qu’en penses-tu ? »

Et la fille pourrait certainement dire :

- Quand tu pleures…

- Je me sens impuissante et malheureuse et j'ai l'impression de ne pas compter.

- J’aurais besoin que tu vives tes émotions à l’écart de moi et que tu me consacres quelques moments.

- Est-ce que ce serait possible pour toi ?

En les aidant à retrouver une communication plus fluide, le thérapeute accompagne le renforcement du lien social, vital et essentiel. Limiter les conflits, souvent créés par des biais de communication, c'est vraiment l'un des rôles qui m'importait.