Une IVG est un acte volontaire. Cela peut être un acte libérateur, un acte douloureux, un arrachement. Chacune et chacun (cela peut être une décision de couple) le vivra différemment.

Comme de nombreux actes importants, l'IVG peut déclencher des sentiments ambivalents, plus ou moins faciles à accueillir.

Est-ce un deuil ?

Oui, pour certain.e.s, ce sera un deuil. Un deuil particulièrement difficile à vivre, à s'autoriser et à faire reconnaître. En effet, dans IVG, il y a le V de Volontaire. Et les femmes qui prennent cette décision, la prennent volontairement. Mais ce n'est pas pour autant que cette décision serait facile à prendre. Simone Veil l'a très bien exprimé dans son discours à l'Assemblée : "aucune femme ne recourt de gaieté de coeur à l'avortement, il suffit d'écouter les femmes".

Cet acte n'est jamais anodin, il est très fort et met en jeu tant de choses dans la vie de celle qui le décide et de son couple aussi parfois.

Et lorsque la femme ou le couple vit un deuil suite à l'IVG, ce deuil fait partie des deuils non reconnus, c'est à dire, non validés par la société. Le regard des autres peut être très dur, le jugement coupant, la phrase assassine. Le deuil non reconnu est une cause de complication.

Est-ce toujours un deuil ?

Non, souvenez-vous de ce que je dis souvent grâce aux enseignements du Docteur Christophe Fauré : le deuil est en lien avec la mort d'un être vivant avec qui nous étions en relation. Cette relation peut commencer très tôt, parfois même avant la conception d'un enfant et elle peut déjà être très importante.

D'autres fois, il n'y aura aucune relation installée, il n'y aura pas de bébé dans le coeur et la psyché de cette femme qui est enceinte et qui a pris la décision d'avorter. Ce n'est pas pour autant que la décision sera simple à prendre et l'acte facile à vivre, mais ce sera différent.

Par exemple...

J'ai rencontré, dans ma pratique de thérapeute du deuil, des femmes qui venaient me voir suite à la perte d'un enfant et quand elles me racontaient leur histoire, parfois, arrivait un épisode de leur vie, une IVG, qu'elles avaient vécue et comme elles avaient volontairement pris cette décision, elles ne s'étaient pas autorisées ou pas senties autorisée à vivre leurs émotions, émotions parfois très fortes et parfois non.

La posture professionnelle, encore et toujours !

J'y reviens toujours, merci Carl Rogers ! L'écoute active, pleine et entière, bienveillante, neutre, cette attitude qui permet à l'autre de prendre conscience de ses émotions en me les confiant, en me les racontant. Et moi, qui fais de mon mieux pour poser mes aprioris, mes idées reçues pour recevoir son ressenti, son vécu, forcément différent du mien. Aider l'autre à prendre conscience de ses émotions, de ce qu'il vit dans son corps, dans son coeur et aussi dans sa tête, même si c'est bien caché tout au fond de son inconscient.

MERCI !

Je suis tellement fière et reconnaissante envers les femmes et les hommes qui les ont soutenues, ces femmes qui se sont battues pour obtenir ce droit de disposer de leur corps, pour que nous puissions aujourd'hui jouir de ce droit, même s'il est parfois un peu malmené. Cette décision restera toujours un chapitre important dans la vie de celles et ceux qui la vivent et les émotions qui les traverseront trouveront mieux leur place si elles sont accueillies à leur juste place, à leur juste valeur : celles d'émotions liées à un acte important dans la vie.

Et alors, on fait quoi ?

Ça dépend, si tu as vécu une IVG et que tu penses que ça te ferait du bien d'en parler avec un spécialiste du deuil, tu peux consulter cette carte et trouver des gens qui ont suivi mes formations sur le deuil. Si tu es un professionnel et que cela t'intéresse, tu peux suivre mes formations, bien sûr, mais tu peux aussi prendre un rdv gratuit pour en discuter avec moi. A bientôt !