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Le deuil périnatal, sensibilisation

, 10:00 - Lien permanent

''Le 15 octobre, c'est la journée Internationale de Sensibilisation au Deuil Périnatal. Le deuil périnatal, c’est lorsqu’un tout petit meurt. Cela peut arriver pendant la grossesse ou dans les premières semaines après la naissance. Je vais vous parler de ressenti, celui de ces parents et plus largement des familles qui attendaient l’arrivée d’un bébé, se préparaient à l’accueillir dans quelques mois ou semaines et qui vivent à la place la douleur de sa mort.''

Un deuil non reconnu !

Ce deuil, à n’importe quel moment de la grossesse et qu’elle qu’en soit la raison, est souvent un deuil peu ou pas reconnu. Pourquoi ? Il me semble que cela fait tellement peur qu’on préfère ne pas savoir, ne pas en parler.

Et pourtant, toutes les femmes que j’ai accompagnées m’ont raconté que, lorsqu’elles se confiaient, les langues se déliaient. - "Moi aussi, disait cette grand-mère à sa petite-fille, j’ai perdu un tout petit." - "Je me souviens de la naissance de mon enfant et qu’il ne respirait pas, nous sommes rentrés à la maison et n’en avons plus jamais parlé", disait cette tante à sa nièce. - "Moi, je ne sais pas si j’ai fait une fausse-couche ou perdu un enfant", me disait cette dame de plus de 70 ans.

Pourquoi ce silence ?

C'est vrai ça, mais pourquoi n’en parlons-nous pas : - Parce que nous ne savons pas quoi dire ? - Parce que nous n’avons pas de solution ? En fait, c’est encore pire quand on annonce LA solution : Tu en auras d’autres… Comme si c’était possible de remplacer un enfant !!

Nous n’en parlons pas parce que nous ne savons pas en parler, OK ! Nous pouvons peut-être juste dire : JE SUIS LÀ.

J’ai eu le privilège d’interviewer Laetitia qui nous a parlé du deuil périnatal vécu en famille. Écoutez-la, ce qu'elle dit est tellement juste et beau. Parlons, ne laissons pas les parents vivre cela seuls et croire que nous ne sentons pas concernés.

Un deuil peu connu mais pas si rare.

Lors de mes interventions en institut du travail social, intervention sur le deuil, je me souviens d’un étudiant, s’écriant : "Mais même les bébés peuvent mourir ?"

Et oui, en France, le taux de mortalité périnatale oscille entre 0,8 et 1% environ selon les années et les sources. Et ce calcul exclut les arrêts naturels de grossesse avant 22 semaines d’aménorrhée et les décès d’enfants de plus de 7 jours de vie.

Cela concerne donc beaucoup de monde. Et ce traumatisme impacte sur plusieurs plans : la santé mentale des parents, le soutien de leur deuil, le soutien à la parentalité s’ils ont d’autres enfants, un accompagnement adapté lors d’une prochaine grossesse… Il faut prendre soin !

Merci aux associations !

Alors un immense bravo aux associations qui proposent un accompagnement à toutes ces familles, aux parents, mais aussi aux fratries durement touchées elles aussi et aux grands-parents. Voici au sein un livret d'accompagnement écrit et illustré par des parents endeuillés de l'association Le Chemin des Étoiles 64-40.

Bravo de proposer des cérémonies, des hommages, des groupes de paroles, des ateliers d’écriture… et tout ce que je ne connais pas !

Merci de créer des kits déposés dans les maternités pour informer les parents, pour leur proposer des petites couvertures ou nids d’anges pour envelopper leur bébé dignement, tendrement.

Merci aux équipes médicales qui se forment, se renseignent, apprennent, soutiennent et accompagnent les parents dans ces moments terribles où tout s’effondre et où il faut prendre mille décisions importantes.

Ressources

Elles sont nombreuses. Je vous en présente quelques-unes.

Un épisode de mon podcast en parle : Mes p’tites questions sur le deuil : Nous avons perdu notre bébé et nous avons peur, c’est normal ?

D’autres sur ce thème : mon préféré, c’est Au Revoir Podcast qui est consacré au deuil périnatal.

Écoutez aussi le premier épisode de La voix des Lucioles où Tiphaine nous raconte son histoire. Écoutez-les, elles ont tant à nous apprendre !

Les hommages

Personne mieux qu’un parent qui a accueilli un enfant né sans vie ne pouvait définir le deuil périnatal. Alors, au nom de notre amitié, si précieuse, et au nom de tous nos partages sur cette thématique, j’ai demandé à Laetitia si elle acceptait d’essayer.

Elle nous offre ses mots, ses ressentis, son vécu. Il est unique et ne ressemble à aucun autre mais je crois que chaque membre d’une famille concernée par le deuil périnatal pourra s’y reconnaître.

Alors merci à toi Laetitia de nous faire ce cadeau. Et je vous envoie à vous toutes, familles en deuil d’un tout-petit, des bulles de douceur et de tendres pensées pour chacun de vos bébés.

Je vous engage, toutes et tous, si vous connaissez des familles touchées, à leur faire un petit signe à toutes les dates importantes, le 15 octobre, date anniversaire de naissance et/ou de décès en leur envoyant un sms, en les appelant, en allant les voir ou en les serrant très fort dans vos bras.

Les petites attentions

Vous êtes enceinte et quelqu'un de proche a perdu son tout-petit. Comment annoncer votre grossesse ou la naissance de votre bébé ?

Votre bonheur est merveilleux et tout à fait légitime. Cependant, les parents endeuillés luttent chaque jour pour ne pas s'effondrer, alors il va falloir que vous réussissiez à faire preuve de beaucoup de délicatesse. Sophie de Chivré dans Au revoir Podcast en a fait un épisode entier.

Essayez d'annoncer la nouvelle en douceur, sans explosion de joie, en petit comité et en disant combien vous vous doutez que cette nouvelle puisse être difficile pour eux. Et pour la naissance, un petit mot en nommant le bébé défunt de vos amis, cela montre que vous n'avez pas oublié.

Soyez subtil et surtout, soyez humain et authentique. Dites-leur si vous ne savez comment faire. Ils vous aideront. Le pire, c'est le silence.

Le co-parent et le deuil périnatal

Les papas ou co-parents sont les grands oubliés dans cette difficile aventure. En effet, ils sont spectateurs d’un drame qui les touche en plein cœur et des souffrances physiques et morales de leur compagne. Et ils sont face à cette double impuissance.

Combien de fois leur demande-t-on : « Et la maman, comment ça va ? Ce doit être dur pour elle ! » ou cette incroyable injonction : «  Il faut que tu sois fort pour elle ! »

C’est un peu comme si on les mettait à une place de spectateur ou de simple soutien. Alors souvent, ils parlent peu de leur peine. Pas parce qu’elle n’existe pas, oh non, plutôt parce qu’ils ne trouvent pas toujours les mots pour exprimer ce qu’ils vivent et que parler n’est peut-être pas leur mode d’action préféré.

Mais il est très important de prendre de leurs nouvelles : « Et toi, comment vas-tu ? Comment puis-je t’aider ? » Il faut aussi prendre soin d’eux. Et les soutenir particulièrement lors d’une prochaine grossesse qu’ils vivront forcément très différemment.

Se confier

J’ai aimé entendre quelques papas venir nous raconter leur histoire et j’ai adoré l’accueil qu’il recevaient dans le groupe Deuil périnatal 64 que j’ai accompagné quelques temps. Certains parleront, d’autres agiront, d’aucuns feront du sport à outrance, celui-ci reprendra une passion de jeunesse. Il y a autant de manière de réagir que de parents. Mais le 15 octobre, très particulièrement, j’ai une grande pensée pour tous les membres des familles qui vivent le deuil périnatal. J’ai envie de vous envoyer à toutes et tous, petits et grands, beaucoup de douceur, beaucoup d’amour et plein de pensées pour vos tout-petits qui sont bien au chaud dans vos cœurs mais dont l’absence pèse lourd dans vos bras.

Et vous, parents endeuillés, ne restez pas seuls. Ce deuil ne doit être ni tu, ni banalisé, ni minimisé. Il peut être parlé, écouté et doit être soutenu.